Biographie

Été 85. Naissance en Bourgogne.

18 ans plus tard, je dois choisir… Et j’hésite.
Science politique à Grenoble, les beaux arts à Lyon, Valence ou Saint-Étienne, l’école de la marionnette à Charleville-Mézières, hypokhâgne à Marseille, les arts déco à Strasbourg…

Septembre 2003. C’est décidé : école d’arts appliqués à Lyon. J’y apprends le langage de l’image, me forme joyeusement au graphisme et à la typographie.

Septembre 2006. Un mois aux éditions Esperluète. Je découvre (entre autre) l’inutile nécessaire et les mots de Jacques Jouet.
Osez faire tomber les statues de leur piédestal. Aimez le changement. « Créer » c’est aussi émettre des idées indéfendables. Lancez-vous vos propres défis. Mettez-vous la tête en bas. Ne vous fiez surtout pas à votre expérience, dépassez-là. Commencez, n’attendez pas les autres. Démolissez les préjugés, c’est la condition pour faire mouche.

J’ai encore aujourd’hui ses mots en tête.

Viendra une semaine à Montreuil, et la rencontre de deux maîtres.
Anne Herbauts conversant avec Anne Quevy, à propos d’écrire : Ce n’est pas raconter une histoire. C’est au-delà d’une histoire. C’est le é envolé, c’est le cri, c’est le rire. C’est raconter l’histoire et son absence. Dire en écrivant l’entour, les abords.
On ne peut dire, on ne peut écrire, ni tracer, on marque juste l’absence par ce contour, cette trace d’évidement, ce retrait de ce qui n’a jamais été là, cet encerclement sans fin d’un centre-mot inatteignable.

Je les suis jusqu’en Belgique.

Là, je poursuis ma formation à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en illustration / image narrative et travaille aux éditions Esperluète à mi-temps.

En 2013, je pars en résidence de dessin et d’écriture aux portes du Morvan et reprends une formation à Strasbourg au «Centre de Formation pour Plasticiens Intervenants» pour questionner ce qui se joue en atelier. Quel est le rôle de celui qui intervient, le plasticien, l’illustrateur, l’auteur ? Comment est-il présent, non pas simplement pour apporter une technique, mais comment peut-il partager ses recherches et les requestionner avec d’autres ?

Depuis, des livres ont vu le jour, des résidences en France et ailleurs, des expositions, des ateliers menés dans des écoles, des musées, des prisons, dans la rue…

Aujourd’hui, j’ai plusieurs cordes à mon arc.

Je partage mon temps entre dessin et écriture, gravure et sérigraphie, graphisme et typographie. Épinglées au-dessus de mon bureau, deux cartes, sur lesquelles on peut lire : Constructeurs d’absurde / Bricoleurs d’utopie et Tous les chemins mènent à Tous les chemins.

Le champ est vaste et la vie est heureuse.